L'ami des trains
Avec une journée de retard, voici la suite promise. En fait, la rencontre de dimanche dernier m'a rappelé un autre personnage rencontré lors de ma première année au Japon. A Osaka, je me souviens de Shojaku Taro. Shojaku, c'est le nom de la gare ou il officiait. Taro, c'est un prénom très courant. Je ne sais pas si c'est son vrai prénom. Les japonais ne s'appellent généralement pas entre eux par leur prénom, ou s'ils le font c'est dans des conditions particulières, comme par exemple lorsqu'un adulte s'adresse à un enfant. Ce nom "Shojaku Taro", je ne l'ai appris que bien après lors d'une discussion avec l'auteur de ce fameux site. La principale occupation de Shojaku Taro était de veiller au bon déroulement desopérations dans la gare. Avec le recul, je pense qu'il se désignait lui même ses attributions. C'était amusant de les voir varier quotidiennement en fonction de son bon vouloir. |
Il pouvait aussi bien rester immobile sur le quai pendant des heures que faire preuve d'une activité débordante.
Lorsque je me suis rendu compte de son existence, j'ai d'abord cru que le personnage avait une particularité dans sa physionomie ce qui le distinguait de ses congénères. J'ai compris plusieurs jours plus tard que sa présence quasi-quotidienne était la vraie raison de ma prise de conscience.
Par contre, ce que je n'ai pas compris au début c'était sa différence. A force, il m'a même berné en me faisant croire qu'il était ce que lui croyait être, un employé de la gare. Il n'avait cependant pas d'uniforme dans ce pays où l'habit fait le moine. Et chaque fois que je m'approchais de lui, même de manière inconsciente, il s'éloignait, un peu comme quand deux aimants se repoussent.
Sans que je puisse m'expliquer quoi, son attitude a fini par me faire sentir qu'il n'était peu être pas comme tous les autres.